Comme un air de vendredi

« On est quel jour, déjà ? » Au fond de vous, vous le sentez : on est mardi. Mais en glissant un oeil vers le coin de votre écran, vous réalisez que l’on n’est que lundi. Difficile à évaluer, ce phénomène courant a fait l’objet d’une étude sérieuse, publiée par Plus One en 2015. Comment comprendre que l’on confonde le « jour réel » avec le « jour apparent », c’est-à-dire, le jour que l’on ressent vivre ? En exposant le problème à 1115 participants, les résultats confirment qu’il s’agit d’un phénomène largement partagé dans la population : 37 % ont affirmé se sentir vivre un autre jour que le « jour réel » du calendrier au moment de l’enquête. Selon les auteurs de l’étude, les « jours de la semaine se répètent invariablement depuis (notre) naissance » et « acquièrent leur propre caractère » qui nous permettrait de les distinguer… et de vivre certains jours le caractère véhiculé habituellement par un autre.

“Le redondant mardi, le médian mercredi et l’interminable jeudi s’intervertissent volontiers”

Les réponses varient cependant en fonction des jours de la semaine : les mardi (66 %), mercredi (40 %) et jeudi (51 %) supplantent les lundi (25 %) et vendredi (32 %), moins propices à susciter ce sentiment de vivre dans une autre réalité que celle du calendrier. La semaine de travail serait ainsi coupée en trois segments. Au centre, le « ventre mou » : le redondant mardi, le médian mercredi et l’interminable jeudi s’intervertissent volontiers. Tout le contraire pour le lundi et le vendredi, véritables frontières qui ouvrent et enclosent la partie travaillée de la semaine. L’ébullition parfois redoutée d’un lundi est marquée par la promesse renouvelée d’une nouvelle chance …