Chère lectrice, cher lecteur,
Décembre, hémisphère nord. Au fur et à mesure que raccourcissent les jours, notre influx vital semble s’évanouir. C’est sans doute l’origine de tous les rituels des lumières, de Diwali en Inde à Hanouka dans le judaïsme en passant par le Noël chrétien devenu profane et mondialisé. On a envie d’illuminations, de couleurs, de scintillements. Les lieux de vie se couvrent de décorations clignotantes, tandis que les cerveaux se livrent à d’intenses calculs : quand, où, chez qui, avec qui va-t-on se réunir pour les fêtes ? Et, question tacite, ça va coûter combien ? Oser penser à faire des économies à l’heure où est censée régner la joie d’offrir ? Eh oui, même si c’est avec un peu de honte. Or la solution est là, à portée de main, à portée de clic : acheter chinois, bien sûr ! Ou bangladais, pakistanais, indien, bref : acheter bon marché.
Mais acheter chinois, le citoyen informé sait bien que ce n’est ni responsable ni durable. On fait faire des milliers de kilomètres à des millions de conteneurs pleins de marchandises en plastique (bilan carbone !) ; on préfère ne pas savoir par quels travailleurs exploités tout ça est fabriqué (bilan social !). Cette année, j’ai donc décidé de prendre le buffle par les cornes (celui qui porte le sage Lao Tseu dans l’imagerie taoïste). Désormais je regarde les étiquettes : made in China, c’est non. Made in PRC, qui signifie People’s Republic of China, c’est non aussi. J’agis pour le bien de notre économie (créer du travail ici) et de la planète (la France produit plus décarboné qu’ailleurs). Ha ha ha ! Un sentiment de puissance m’envahit, je suis une consommatrice qui a une conscience morale !
La semaine du Black Friday, j’ai préféré m’abstenir de regarder les promotions venues tout droit de Shenzhen,…
(sans coordonnées bancaires)
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